VINYLE LE COQ EN VERT
Interview de Raymond de Chatillon
Le Coq en Vert, c’est l’histoire d’un vinyle qui aurait pu devenir un tube. Qui aurait dû être repris à plein poumon par des milliers de supporters dans le Chaudron. Malheureusement, ce 45 tours n’aura jamais été entendu dans l’antre de Geoffroy-Guichard, victime, sans doute, de l’omniprésence de Jacques Monty dans les années 70-80. Mais 40 ans plus tard, sans que son chanteur le sache, il devenait pourtant l’hymne officiel de la Divette de Montmartre. Cette histoire, c’est celle que nous vous racontons aujourd’hui, en partant à la rencontre de Raymond de Chatillon.
Une chanson écrite pour faire chanter Geoffroy-Guichard.
Né à Châtillon-sur-Chalaronne (Ain), dans une famille de musiciens, Raymond de Châtillon a grandi dans les pentes du quartier de la Croix-Rousse à Lyon, où il débute sa longue carrière de musicien chanteur. C’est en déménageant dans la Loire, dans les années 70, quand la capitale du football était encore stéphanoise, qu’il découvre le ballon rond.
“Je me souviens les jours de matchs, à Feurs, les voitures avec les écharpes… C’était absolument merveilleux. Mais ma passion avant tout c’est la musique. J’ai eu un orchestre de bal avec une jolie petite renommée locale. On animait les bals dans la région, en France et même à l’étranger, avec des reprises des plus grands titres. À l’époque on chantait même “Allez les Verts”. Je crois que c’est la musique qui a le mieux marché, qui a mis le plus d’ambiance et qui m’a le plus marqué dans ma carrière. Dans la Loire et même en Bretagne, c’était absolument dément.
En 1980, Raymond de Chatillon commence à suivre les Verts. Dynamisée par les arrivées de Michel Platini et de Johnny Rep, l’ASSE retrouve de son éclat lors de cette saison 1980-1981. Avec leurs maillots Super Télé, les Verts gagneront le dixième et dernier titre de leur histoire. En Coupe UEFA, Saint-Etienne renouvela ses grands exploits de jadis, en battant le club allemand d’Hambourg, récent finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. Un match aller qui restera dans l’histoire et qui inspirera Raymond de Chatillon.
En 1980, je commençais à suivre les Verts. J’entends parler par les spécialistes, par la presse, que le match à Hambourg sera très compliqué. Hambourg était une grande équipe européenne. On suit le match. 1 but, puis 2, 3-0 à la mi-temps. On se dit que les Allemands vont se réveiller en deuxième période. Non, 5-0 à la fin du match. D’un coup, j’ai un déclic. C’était quelque chose de presque pavlovien. Je me dis il faut faire quelque chose parce que c’est magnifique ce qu’ils ont fait. Je me suis mis à mon bureau, au piano et j’ai pondu quelque chose en un quart d’heure. C’était quelque chose d’extrêmement simple, de punchy pour faire chanter Geoffroy-Guichard.
Un 45 tours qui n'a pas eu le succès escompté.
Enregistré à Montbrison et pressé à 5000 exemplaires, Le Coq en Vert ne sera malheureusement jamais chanté à Geoffroy-Guichard. La faute, sans doute, à un autre disque qui résonnait encore bien trop fort, dans toutes les têtes des supporters stéphanois.
“Dans les bals, Le Coq en Vert fonctionnait bien. Pas autant que Allez les Verts mais j’étais perduadé que le disque était fait pour Geoffroy-Guichard. Donc je prends rendez-vous avec l’ASSE, et là, déception. Je comprends que le club est ficelé avec Monty et que, décemment, il ne pouvait pas avoir deux disques à la gloire des Verts. Donc je me suis retrouvé avec mes 5000 vinyles que j’écoulais dans les bals et que j’offrais parfois.
Ce disque n’a pas eu le succès qui, de mon point de vue, aurait dû avoir. Ce n’est pas un chef d’œuvre musical mais le but ce n’était pas ça. Le but était de faire chanter les tribunes. Et c’est compliqué de faire simple en musique. Il ne faut pas partir dans une démonstration harmonique. Il faut quelque chose de très efficace.
Le Coq en Vert popularisé à la Divette de Montmartre.
“Ah ah ah ah, le Coq en Vert”. Les habitués de la Divette de Montmartre, l’ancien bar mythique des Stéphanois expatriés dans la capitale, connaissent les paroles par cœur. Depuis que Serge Vial avait acheté le vinyle lors du vente aux enchères, en 2017, il avait pris l’habitude de le passer dans son bar à chaque début de rencontre. Une chanson devenue très vite une sorte d’hymne officiel de la Divette. Un titre devenu populaire donc, après coup, sans que son chanteur le sache vraiment.
“Ce qui est marrant c’est que c’est un ami de la Haute-Loire qui m’a envoyé un article de presse sur la Divette. Au sujet de la fermeture. Je ne savais pas du tout que le Coq en Vert était passé dans ce bar. J’aurais tellement aimé découvrir ce bar et son ambiance.”
Bonus: paroles et musique.
Premier couplet:
Ils sont partis dans leur grand avion gris
Les journalistes les donnaient pas favoris
Pourtant à Sainté nous ont été certains
Que nos joueurs feraient un truc super bien
Refrain:
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Deuxième couplet:
C’est à Hambourg, c’est arrivé comme ça
À la mi-temps, un but, deux et puis trois
On cru rêver quand on vit le quatrième
Ce fut l’exploit en marquant le cinquième
Refrain:
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Troisième couplet:
Depuis toujours la France les adore
C’est normal car ce sont les plus forts
De la Bretagne jusqu’au Midi
Des Pyrénées jusqu’en Normandie
On chante, on crie
Refrain:
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Dernier couplet:
C’est reparti la Coupe d’Europe les stimule
Aux plus grands clubs, ils vont donner la pilule
Avec nos joueurs plus rien ne nous étonne
Et devinez ce qu’on entend dans l’Hexagone
Refrain:
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Ah ah ah ah, Le Coq en Vert
Le Livre d'Or du Coq en Vert.
Pour remercier Raymond pour sa chanson mais aussi Serge pour nous l’avoir faite découvrir, voici le Livre d’Or du Coq en Vert. N’hésitez pas à commenter cet article avec vos mots, témoignages, souvenirs et sentiments. Nous actualiserons le livre d’or au fil de vos commentaires.
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Petit rappel
Cet article, fruit d’un long travail de recherches et d’entretiens, est la propriété de Trincamp.
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Quels souvenir d’écouter et de chanter Le Coq en Vert à La Divette ! Ca manque… !
Robin, alias Cabella pour les habitués de la rue Marcadet